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III. Meuse
              Le lien qui relie Rops à la Meuse est ancien : le fleuve traverse en effet sa ville natale et
              quelques pas lui suffisent pour quitter le quartier de son enfance et rallier l’eau.
              En 1860, Rops assiste à une régate d’aviron à Liège avec deux cousins. Leur enthousiasme est
              tel qu’ils organisent des fêtes nautiques à Namur l’année suivante, et dans la foulée, fondent le
              Club nautique de Sambre et Meuse, le 1er novembre 1862.
              Félicien Rops en est le premier président. Le Club grandit, acquiert des bateaux, organise des
              entrainements et récolte même à Paris le 1er prix de l’Empereur dans la course à quatre
              rameurs avec l’embarcation « Miss Brunette ». Fort de ces succès, le Club sollicite le parrainage
              royal, qu’il obtiendra en 1865.
              En 1866, devenu moins disponible, Rops diminue sa charge et devient vice-président, pour
              démissionner totalement en 1869, happé par d’autres projets et sa vie de plus en plus
              parisienne.

              Plus en amont sur la Meuse, la petite localité d’Anseremme, près de Dinant, est le point de
              ralliement d’une troupe qui mène joyeux train. Baignades, promenades, canotage, peinture,
              festivités rythment le séjour d’artistes qui y prennent villégiature dès 1868.






















              Armand Dandoy, Portait de groupe sur l’île de Noyon-Pré à Anseremme (1875).

              Rops mène la danse, rameutant les uns, houspillant les autres, organisant fêtes et régates.
              Malgré son installation à Paris, Rops fréquentera encore quelques temps Anseremme et son
              auberge, il y entretiendra ses amitiés et racines belges.


              IV. Mer du Nord

              Comme bon nombre de ses contemporains, Rops profite du développement du chemin de fer
              pour se rendre à la Côte belge. Dans ses caricatures publiées dans le journal « Uylenspiegel », il
              prend pour cible la mode des bains de mer, phénomène en plein essor au milieu du 19e siècle.
              Ses fréquents séjours lui permettent d’observer les bateaux, de croquer les plages, les
              pêcheurs. Dans son courrier, il ne cache pas son attachement quasi viscéral à ces paysages.
              Fidèle à ses convictions picturales, il y peint parfois dans des conditions météorologiques assez
              inconfortables.
              L’éloignement géographique n’entame en rien cet engouement. Même lors de ses voyages
              lointains, l’artiste ne peut s’empêcher de comparer de nouveaux paysages à cette mer qu’il
              aime tant.


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