Page 52 - Book-Patrimonia-Belgique
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Une nouvelle forme de défense y est érigée : la construction enterrée ou citadelle.
              Le principe est  des murs plus bas, plus larges et recouverts d’une épaisse couche de terre.
              La « Médiane » de la citadelle de Namur (le nom de citadelle pour désigner le site apparait à
              cette époque) comprend une courtine* et deux bastions* aux extérieurs qui renferment chacun
              une casemate* à canon. Malgré des modifications postérieures, la disposition des lieux est
              toujours bien visible, de même que les casemates.

              Le château n’est donc plus en première ligne mais il continue d’être aménagé et modifié pour
              servir d’autres objectifs. Les maisons des chanoines sont détruites et le donjon est transformé
              en batterie d’artillerie.

              Si le château a survécu à plusieurs siècles, l’année 1746 lui est fatale. En effet, lors du siège de
              Louis XV, l’explosion d’une poudrière fait disparaitre la collégiale Saint-Pierre-au-Château
              (1746) ainsi que la moitié du donjon.

              C’est ensuite au tour des ingénieurs hollandais de laisser leur marque au château. Jusqu’en
              1759, ils procèdent à des aménagements et construisent un magasin à poudre (6) entre les
              deux tours du donjon. Celui-ci est toujours visible.

              Après deux périodes de démantèlement de la place forte (en 1782 et en 1804), le régime
              hollandais (1815-1830) entreprend une reconstruction complète de la citadelle. C’est durant
              ces nouveaux travaux de fortification que la barbacane médiévale disparait complétement sous
              le front bastionné de Médiane en avant du château. Quant au donjon, il est rasé en partie et est
              remplacé par des terrasses d’artillerie, des constructions militaires, une forge (7), une
              boulangerie et des ateliers.

              Enfin, au 19e siècle, la « Tour du Guetteur » (4) d’un style librement inspiré du Moyen Age est
              érigée près de l’emplacement de l’ancienne collégiale.

              Le Château des
              Comtes tel qu’on peut
              l’observer aujourd’hui
              combine donc des
              tours du 13e siècle,
              un magasin à poudre
              de 1753, un pont, une
              forge, une
              boulangerie et des
              ateliers datant de
              1816 à 1827 et des
              aménagements de
              1856. Il conserve
              cependant sa forme
              médiévale.





              D’autres modifications se feront encore au 20e et au 21e siècle afin d’habiliter les bâtiments à
              de nouvelles fonctions touristiques.
                                                                                             * Voir le glossaire



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