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Le Château des Comtes au cours du temps …


              La première trace d’une fortification sur la colline du Champeau remonte au 3ème siècle.
              Dès cette époque, un creux naturel en avant du château est approfondi afin de servir de
              défense.

              Mais la première résidence réellement fortifiée ne date que de 937. À cette époque, il ne devait
              s’agir que d’une tour de bois entourée d’une palissade.


              La strate médiévale :

              Au cours du 12ème siècle, sous la souveraineté d’Henri l’Aveugle, une collégiale dédiée à Saint-
              Pierre est construite dans l’enceinte du château.

              Le 13e siècle voit le développement d’un château véritablement défensif .
              Il est entouré de quatre tours et comprend un donjon, une collégiale, les maisons des
              chanoines ainsi que des bâtiments utilitaires comme une boulangerie, un cellier, des écuries,
              des chapelles, une fauconnerie et des puits.
              Trois des quatre tours subsistent encore: la « Tour au Four » (9), la « Tour aux Chartes » (8) et la
              « Tour de la Citerne » (5). Comme leur nom le laisse entrevoir, la première contenait un four à
              pain, la deuxième sans doute les documents importants et les chartes et la troisième une
              citerne à eau de pluie.

              Avant 1370, un mur de défense supplémentaire, appelé « barbacane* », est construit en avant
              du fossé. Cette enceinte avancée est composée de quatre tours et d’une porte dite « Porte de
              Champeau » elle-même défendue par deux tours. Il ne subsiste que la porte, à l’entrée de la
              passerelle du « Fossé de Médiane » et une tour, la tour « Dessus Bordial ».


              La partie « Médiane »


              Avec l’apparition de la poudre et l’évolution de l’armement, comme les remparts et les tours de
              la barbacane ne sont pas conçus pour résister au tir des canons, dès 1430, des « boulevards* »
              vont être ajoutés à l’avant plan. Ses ouvrages de fortification arrondis sont des butes
              principalement composées de bois et de terre. Ils permettent de mettre des canons en batterie.
              Les tours sont aussi percées de canonnières.

              Toutefois, le point faible du château subsiste : le coteau sud. Il est protégé par une tour de
              guet, l’actuelle « Tour César » (34a) datant de 1474. Mais, en 1488, la prise du château révèle
              l’insuffisance de cette tour. Une seconde est donc construite plus haut afin de surveiller la
              première. Elle s’appelle aujourd’hui la « Tour Joyeuse » (34b).

              Les fortifications ne s’arrêtent pas là. En 1511, le « boulevard* » de bois et de terre est
              reconstruit en pierre. La terrasse se trouvant aujourd’hui à côté de la « Porte de Médiane » (14)
              est une trace de cette ancienne affectation.

              L’évolution de l’artillerie et des techniques de siège finissent par rendre le château
              indéfendable avec ses simples protections. Dès 1542, une nouvelle zone de défense, la
              «Médiane », est aménagée à l’avant, plus haut sur le Champeau.

                                                                                             * Voir le Glossaire

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