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La parcelle est trop étroite pour la haute façade qu’il
veut construire, mais il utilise des courbes concaves
pour lui donner un aspect plus large. Au 2 ème étage,
la fenêtre du milieu se trouve dans une travée
droite, mais les fenêtres latérales sont intégrées
dans des travées concaves.
Pastorana donne libre cours à sa fantaisie dans le
gable* : une copie en pierres du château de poupe
en bois d’un grand bateau de la fin du 17e siècle.
Avec ses voisines, la façade du « Cornet » constitue l’antithèse de celle des « Ducs du Brabant ».
Ici aussi, le gouverneur rêve d’un grand ensemble. Mais à l’Ouest, les façades de « la
Brouette », du « Sac » et de « la Louve », déjà en pierre, ont survécu au bombardement.
Leurs propriétaires plaident en faveur du maintien et le gouverneur ne peut refuser cela.
Pastorana couronne « le Sac » d’un nouveau gable* et à gauche de « la Louve », deux nouvelles
façades voient le jour : le « Cornet » des bateliers et « Renard » des merciers. C’est le début
d’un jeu « à celui qui ne doit pas ressembler aux autres » auquel vont participer la plupart des
corporations.
Il est regrettable qu’on explique
davantage aux touristes
l’architecture des lieux et non le
contenu politique sous-jacent.
L’Est de la place est une ode au
pouvoir central.
L’Ouest chante la gloire du
particularisme, de la diversité.
Par leur exubérance, les façades
Ouest sont aux antipodes de
celles qui leur font face.
La Grand-Place n’a pas toujours eu le faste qu’elle nous montre aujourd’hui. Au 18e siècle,
statues et dorures avaient complétement disparu. Les belles façades que nous admirons
e
aujourd’hui sont le résultat d’une grande campagne de restauration de la fin du 19 siècle
orchestrée par le courant libéral et laïque, qui à l’instar du courant catholique et conservateur,
voulait aussi montrer son passé glorifiant.
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