Page 135 - Book-Patrimonia-Belgique
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La parcelle est trop étroite pour la haute façade qu’il
              veut construire, mais il utilise des courbes concaves
              pour lui donner un aspect plus large. Au 2 ème  étage,
              la fenêtre du milieu se trouve dans une travée
              droite, mais les fenêtres latérales sont intégrées
              dans des travées concaves.
























              Pastorana donne libre cours à sa fantaisie dans le
              gable* : une copie en pierres du château de poupe
              en bois d’un grand bateau de la fin du 17e siècle.



              Avec ses voisines, la façade du « Cornet » constitue l’antithèse de celle des « Ducs du Brabant ».
              Ici aussi, le gouverneur rêve d’un grand ensemble. Mais à l’Ouest, les façades de « la
              Brouette », du « Sac » et de « la Louve », déjà en pierre, ont survécu au bombardement.
              Leurs propriétaires plaident en faveur du maintien et le gouverneur ne peut refuser cela.
              Pastorana couronne « le Sac » d’un nouveau gable* et à gauche de « la Louve », deux nouvelles
              façades voient le jour : le « Cornet » des  bateliers et « Renard » des merciers. C’est le début
              d’un jeu « à celui qui ne doit pas ressembler aux autres » auquel vont participer la plupart des
              corporations.
              Il est regrettable qu’on explique
              davantage aux touristes
              l’architecture des lieux et non le
              contenu politique sous-jacent.
              L’Est de la place est une ode au
              pouvoir central.
              L’Ouest chante la gloire du
              particularisme, de la diversité.
              Par leur exubérance, les façades
              Ouest sont aux antipodes de
              celles qui leur font face.

              La Grand-Place n’a pas toujours eu le faste qu’elle nous montre aujourd’hui. Au 18e siècle,
              statues et dorures avaient complétement disparu. Les belles façades que nous admirons
                                                                                              e
              aujourd’hui sont le résultat d’une grande campagne de restauration de la fin du 19  siècle
              orchestrée par le courant libéral et laïque, qui à l’instar du courant catholique et conservateur,
              voulait aussi montrer son passé glorifiant.

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