Page 65 - Book-Patrimonia-Belgique

Présentation générale

Dressé sur trois pitons rocheux surplombant la Semois, le château fort de Bouillon, avec le
dédale de ses couloirs et ses immenses salles voûtées, est considéré comme le plus ancien et le
plus intéressant vestige de la féodalité en Belgique.
Le château est classé patrimoine immobilier exceptionnel de Wallonie depuis le 26 mai 1975.

Un peu d’histoire…

De nombreux historiens pensent que la
longue crête rocheuse créée par la boucle de
la Semois fut occupée dès l'époque gallo-
romaine. Un camp fortifié devait être bâti à
l’extrémité de l’éperon rocheux au lieu-dit la
Ramonette, situé au sud du château actuel.
Cette butte, sorte de tour de guet de 9 mètres
de diamètre surplombant la vallée, était
entourée de fossés taillés dans la roche.

Au 10ème siècle, Bouillon est une seigneurie du duché de Basse-Lotharingie (959-1190). Ce
poste de surveillance, « motte castrale » (*), appartenait à la famille des Comtes d’Ardenne-
Verdun (988), qui possédait également le « Château-le-Duc », une propriété de 2 ha entourée
de murailles située, non loin de là, à l’ouest de la forêt de Menuchenet.

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Au 11 ème siècle, le château devient le siège d'un Duché, celui du Duc Gothelon I , Duc de Haute
et Basse Lotharingie mort en 1044 et arrière grand-oncle du futur Godefroid de Bouillon.

Vers 1050, c’est son fils, Godefroy II le Barbu (997-1069), qui sous la menace des invasions
normandes, construit le premier véritable château fortifié sur un autre éperon rocheux
dominant la Semois.
Est-ce par manque d'eau ou par stratégie mais le site de la Ramonette est négligé au profit d'un
éperon rocheux plus imposant, moins prenable et possédant une réserve naturelle d'eau,
l’emplacement du futur château-fort de Bouillon.
Cet dernièr est également stratégique en raison de sa position géographique entre Reims, Liège
et Aix-la-Chapelle. Le château est envié à la fois par la couronne de France et celle du Saint-
Empire Germanique. La ville, petite agglomération marchande entre la paroi rocheuse et la
Semois, se développe également en contrebas.

Durant tout le Haut Moyen Age, les Ducs s’attelèrent à la
transformation de nombreuses « mottes féodales » (*) en
forteresse militaire et non en résidence princière.

(*) Une motte castrale, souvent appelée « motte féodale »,
est un type particulier de fortification de terre largement
utilisée au Moyen Âge. Elle est composée d'un volumineux
remblai de terre circulaire aussi appelé « le tertre ».

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