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En 1701, la guerre de succession d’Espagne bouleverse à nouveau cet échiquier.
              C’est ainsi que Namur repasse sous l’autorité de Louis XIV, puis en 1711, est donnée au
              Habsbourg d’Autriche en remerciement de leur soutien. La souveraineté des Pays-Bas est
              attribuée à Marie-Thérèse d’Autriche. Elle est cependant contrainte par le « traité de la
              Barrière » de laisser une garnison hollandaise installée à la Citadelle de Namur.
              Louis XV qui conteste sa souveraineté prend la ville de Namur en1746. Cet épisode a vu
              disparaitre la moitié du donjon du Château des Comtes dans l’explosion d’une poudrière.
              Au bout de deux ans d’occupation française, les Belges retrouvent avec joie le règne de Marie-
              Thérèse. A sa mort, son fils Joseph II hérite de la région mais ne veut plus des obligations liées
              au « traité de la Barrière » et ordonne le démantèlement de la place forte. Les garnisons
              hollandaises sont forcées de quitter les lieux. Au cours de ce démantèlement, certains murs de
              Terra Nova et de Médiane sont mis en brèche.

              En 1789, les Autrichiens sont chassés par les révoltés de la République des Etats Belgiques Unis
              qui vont sommairement réparer la citadelle.
              En 1790, Léopold II d’Autriche reprend ses possessions et poursuit la réfection des fortifications
              jusqu’en 1794 où les Français sont à nouveau maitres de notre région.
              Ils le resteront jusqu’en 1815 et la bataille de Waterloo.
                                 er
              En 1804, Napoléon I  ordonne le désarmement de la citadelle de Namur qu’il aurait appelée la
              « termitière de l’Europe ».

              Après Waterloo, le Congrès de Vienne (1815) tient à empêcher la France de sortir de ses
              frontières et notre région devient  une zone « tampon » intégrées au Royaume-Uni des Pays-
              Bas dirigé par Guillaume d’Orange. Pour remplir cette mission, la citadelle se doit d’être
              réarmée. Entre 1816 et 1825, elle sera entièrement reconstruite et subira sa dernière grande
              campagne de fortification. Si bien qu’aujourd’hui, près de 90% des fortifications visibles datent
              de cette période. Les travaux hollandais ont suivi à peu près le tracé des anciennes lignes de
              défense.

              Suite aux mouvements de révolte de 1830, le Royaume de Belgique nait.
              L’armée belge entame quelques travaux dans la citadelle comme la construction d’un hangar
              aux affûts de canon et bien plus tard, le rehaussement de l’ancienne caserne hollandaise.

              Fin 19ème siècle, la construction de neuf forts en béton autour de Namur rend la Citadelle
              inutile en tant que moyen de protection direct. En 1891, une partie est démilitarisée.
              La plaine du « Champeau » se transforme partiellement en centre de loisirs et de promenades.
              Une quatrième strate, appelée l’« Esplanade » se développe sur la plaine du « Champeau ». Un
              hôtel est construit sur les hauteurs ainsi qu’un stade de jeux et un théâtre à ciel ouvert. Ils
              permettent l’organisation de manifestations ludiques et sportives. Certains murs donnant sur la
              ville sont rabaissés pour pouvoir admirer la vue.
              L’accès au site est facilité par le tracé de deux routes panoramiques, d’une ligne de tramway et
              par l’installation d’un funiculaire.
              Seules les parties « Médiane » et « Terra Nova » conservent une fonction militaire.

              La Citadelle jouera néanmoins un dernier rôle militaire durant la Seconde Guerre mondiale
              comme poste de commandement de la Position Fortifiée de Namur et abritera encore le
              Régiment Para-Commandos jusqu’en en 1977.





                                                  www.erasmus-isj-namur
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